1428 Le premier orgue attesté est installé par le facteur Conrad Wolf de Waldshut. L’instrument est suspendu contre le triforium nord de la nef, entre la deuxième et troisième colonnes comptées depuis l’ouest. 1636 Construction d’un orgue plus grand par le facteur Niklaus Schönenbühl d’Alpnach OW. 1822 L’instrument, déjà en mauvais état, subit des dégâts lorsque la foudre frappe la tour. Le remplacement de l’orgue est décidé. 1824 Début de la construction d’un orgue entièrement neuf par le facteur fribourgeois Aloys Mooser (1770-1839). 1834 A Pâques, le chef-d’œuvre de Mooser, riche de 61 jeux sur quatre claviers et pédale, est inauguré. Le buffet néogothique conçu par Niklaus Kessler est le premier de ce style en Suisse. L’orgue acquiert rapidement une renommée mondiale, notamment grâce à «l’Orage», une fantaisie pastorale jouée régulièrement par le titulaire Jacques Vogt. Pour contraster les effets de tonnerre, la pièce fait usage des effets lointains du clavier d’Echo (parlant vers l’arrière dans le narthex) et du fameux jeu de Voix humaine (placé dans une petite boîte d’expression). C’est surtout ce «Fernwerk» avant la lettre qui fascine les auditeurs. 1836 Le 15 septembre, le compositeur et pianiste Franz Liszt vient écouter et jouer l’orgue en compagnie de l’écrivain George Sand. 1839 Le 19 septembre, visite de l’écrivain et poète français Victor Hugo, qui qualifie l’instrument d’«orgue trompe-l’oreille» à cause de l’effet de la Voix humaine. 1844 Le 27 septembre, le fameux facteur parisien Aristide Cavaillé-Coll visite l’instrument. Il critique avant tout l’alimentation en vent («l’orgue pêche par les poumons») et les jeux d’anches de Mooser, qui sont d’une sonorité trop fine à son goût. 1852 Relevage de l’orgue et modifications par le facteur Friedrich Haas, qui construit une boîte d’expression pour l’ensemble du clavier d’Echo, remplace le Cromorne du Petit Positif par une Clarinette et ajoute deux jeux à anches libres (Physharmonica 16’ et 8’) sur un sommier spécial au Grand Positif. 1859 jusqu’en 1863, le facteur Louis Kyburz de Soleure répare le pédalier et remplace six jeux (entre autres, le Bourdon 32’ par un Trombone 32’ et la Voix humaine de Mooser, limitée au dessus, par un jeu complet du même nom). 1867 et l’année suivante, le facteur Johann Haller de Fribourg effectue divers travaux, dont la diminution de la résistance des touches du Grand-Orgue et l’ajout d’un accouplement du Petit Positif au Grand-Orgue. 1872 Transformation de l’instrument par le facteur parisien Joseph Merklin, qui construit une nouvelle soufflerie, installe une machine Barker pour le Grand-Orgue et munit les sommiers de deuxièmes layes qui permettent l’installation de quatre pédales de combinaison. En outre, Merklin améliore les jeux d’anches du Grand-Orgue. 1880 Le 7 septembre, le compositeur Anton Bruckner vient écouter l’orgue joué par le titulaire Edouard Vogt. 1900 Modifications par le facteur Carl Theodor Kuhn de Männedorf ZH qui ajoute un jeu de Voix céleste et une boîte d’expression au Petit Positif. 1912 Transformation fondamentale et agrandissement de l’orgue par le facteur Henri Wolf-Giusto (1875-1931) de Fribourg. Les sommiers à coulisses sont remplacés par des sommiers à pistons, et la traction mécanique devient électropneumatique. La composition est modifiée, la pression est augmentée et le nombre de jeux est porté à 90. Wolf-Giusto installe également une nouvelle soufflerie électrique ainsi qu’une console indépendante (commandée à la maison allemande Laukhuff) tournée vers l’autel, alors que les claviers de la console en fenêtre de Mooser sont déposés au Musée d’art et d’histoire de Fribourg. L’orgue ainsi transformé en un instrument symphonique est inauguré en grande pompe le 21 novembre. La >nouvelle composition est imprimée dans le programme d’inauguration. 1924 Relevage et installation de trois nouveaux jeux par Henri Wolf-Giusto. Lui-même et ses successeurs continuent à assurer l’entretien et l’accordage de l’instrument jusqu’en 1945. 1928 Le 9 septembre, visite de Louis Vierne, titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris. 1942 La chapelle Saint-Michel devant être restaurée, la soufflerie qui s’y trouve est déplacée dans un nouveau local. L’alimentation en vent de l’orgue souffre de cette intervention. 1944 Dans un article paru dans le quotidien La Liberté, le nouveau titulaire Joseph Gogniat signale le mauvais état de l’orgue et demande un relevage complet. 1945 La manufacture Tschanun de Genève installe un réservoir supplémentaire pour améliorer l’alimentation en vent, mais la réparation ne donne pas les résultats espérés. 1960 Transformation de l’orgue par le facteur Heinrich Pürro de Willisau LU. La composition, réduite à 84 jeux, est modifiée et quelque peu éclaircie. 1963 Le facteur français Philippe Hartmann réharmonise plusieurs jeux d’anches. 1967 L’instrument est à bout de souffle. Le titulaire Jean Piccand propose une reconstruction sur des sommiers à coulisses à transmissions électriques, comprenant 42 jeux de Mooser complétés par 30 jeux nouveaux. 1968 Une expertise de Jakob Kobelt, consultant en matière d’orgues de l’Office fédéral de la culture, conduit au classement de l’orgue Mooser comme monument historique d’importance nationale. 1974 Attribution du contrat de restauration de l’orgue aux facteurs Joseph Neidhart et Georges Lhôte de Saint-Martin NE (aujourd’hui Manufacture d’orgues de Saint-Martin) et démontage de l’instrument. L’organologue François Seydoux découvre que la presque-totalité des chapes et faux-sommiers de Mooser sont conservés, ce qui permet de déterminer la composition exacte et certains détails de facture de l’orgue de 1834. 1978 A la suite de ces découvertes, le Conseil paroissial décide de faire restaurer et reconstruire intégralement l’orgue dans son état d’origine. 1982 Achèvement des travaux de reconstruction. La composition réalisée est celle de 1834, la traction et le tirage des jeux sont entièrement mécaniques et les claviers de Mooser sont réintégrés dans l’instrument restauré. Après un premier concert d’inauguration par l’organiste parisien Jean Guillou le 11 juillet, l’orgue est officiellement inauguré le 22 octobre par Luigi Ferdinando Tagliavini. 2010 En automne, la Manufacture de Saint-Martin effectue un relevage complet de l’orgue.
Sources: La Liberté, 10.+13.07., 22.+25.10.1982 Franz Lüthi, Die grosse Orgel in der Kathedrale St-Nicolas in Fribourg, in: Bulletin OFSG 2/1990, p. 23-32 (fichier pdf). François Seydoux, Der Orgelbauer Aloys Mooser: Leben und Werk“, Freiburg 1996, p164 - 245. François Seydoux, Die Grosse Orgel zu St. Niklaus in Freiburg i.Ue. in: Max Lütolf, Orgeln in der Schweiz, Kassel 2007, p. 201-242. François Comment, Le Fernwerk - l’orgue à la recherche de la spatialité, in: La Tribune de l'Orgue, 4/2007, p. 3-12, et 1/2008, p. 3-13 (fichier pdf). Photo principale: „Dies on Commons“, wikimedia commons, CC BY-SA 3.0. Photo console: Orguesfrance.com. Mise à jour 2022 et autres photos: Dr. François Comment, Burgdorf
Histoire
HSLU / Links
Cathédrale Saint-Nicolas Grand orgue Fribourg FR ____________________________________ Type: Traction mécanique Tirage mécanique Sommiers à coulisses Année: 1834 Inauguration: 30 mars 1834 Facteur: Aloys Mooser, Fribourg Reconstruction: 1982 Inauguration: 11 juillet et 20 octobre 1982 Facteurs: Neidhart & Lhôte, Saint-Martin NE Claviers: 4 + pédale Jeux: 61 Clavier I, C-f’’’, Petit Positif Montre 8’ Bourdon 8’ Viole 8’ Salicional 8’ Prestant 4’ Calcan 4’ Flûte bouchée 4’ Quinte-Flûte 4’ Dulciane 4’ Flageolet 2’ Cornet I-III (c°-f’’’) 8’ Cromorne 8’ Tremblant (à vent clos) Clavier II, C-f’’’, Grand-Orgue Montre 16’ Bourdon 16’ Principal 8’ Octave 8’ Bourdon 8’ Gambe 8’ Prestant 4’ Dulciane 4’ Doublette 2’ Fourniture IV 2’ Cymbale III 2’ Scharf II 1’ Grand Cornet III-V, C-f’’’ 16’ Petit Cornet I-III, C-f’’’ 8’ Trombone 8’ Clairon 4’ Clavier III, C-f’’’, Grand Positif Quintadène 16’ Principal 8’ Second Principal 8’ Flûte douce 8’ Gambe 8’ Octave 4’ Flûte 4’ Flûte à cheminée 4’ Nasard 3’ Doublette 2’ Flageolet 1’ Fourniture IV 2’ Cornet IV-V (f°-f’’’) 8’ Trompette 8’ Clavier IV, C-f’’’, Echo Montre 8’ Bourdon 8’ Solicional 8’ Flûte 4’ Quinte-Flûte 4’ Flageolet 2’ Cornet I-II (c°-f’’’) 8’ Voix humaine 8’ (dans une petite boîte d’expression) Tremblant (à vent clos) Pédale, C-f’ Bas-Bourdon 32’ * Montre 16’ Sous-Basse 16’ * Principal 8’ Octave 8’ * Flûte 8’ * Prestant 4’ Prestant 4’ Bombarde 16’ Trombone 8’ * Trompette 8’ * = Petite Pédale Accouplements, accessoires: - Accouplement à tiroir III - II - Copule (tirasse II - P) - Mécanisme permettant de rendre muette la Voix humaine de C à h ° Etat: 2022
Montre du clavier d’Echo
Profil d‘orgue Cathédrale Saint-Nicolas, grand orgue Fribourg FR
Orgelverzeichnis Schweiz